Tout, ou presque, commence au lycée, et plus précisément au sein de son Atelier-théâtre que fréquentaient deux des cinq co-directeurs du théâtre dont je parlais précédemment, le “Théâtre de l’Escalier d’Or”.
Diverses « productions », de farces du Moyen-Âge aux « Bâtisseurs d’empire »
de Boris Vian.
En marge de cet atelier, nous créons avec quelques camarades un spectacle surréaliste,
intitulé « Public interdit au chantier », écrit par Claude Carré.
Quoique représenté 3 fois seulement, cette expérience théâtrale mêlant force poétique et rires irrépressibles nous a durablement marqués.
Bien des années après, nous donnons naissance avec Isabelle Guiard à un Quatuor vocal atypique, du nom de « Louf Z’Hybride Concert ». Son ambition résidait dans le fait de combiner une écriture musicale plutôt sophistiquée avec une présence scénique loufoque et délirante !
Une fois le Quatuor constitué, nous restait à trouver les musiciens séduits par le projet. Sur ce plan, nous avons été « gâtés » car sur les quelques 10 années de vie de la formation, c’est tour à tour que se sont succédé au piano, Jean-Michel Pilc et Manuel Rocheman,
à la basse Laurent Camuzat et Benoît Dunoyer de Segonzac, à la batterie Pierre Dayraud et Pierre Coutaudier, à la guitare Nguyen Lê. Tournées en France, Prix de la SACEM, programmation d’un mois au Théâtre de la Potinière, devenu aujourd’hui Théâtre de la Pépinière Opéra.
Cette belle aventure prend fin en 1996.
Se fait jour alors un nouveau désir. Celui de représenter seul en scène un spectacle inspiré par « L’Odyssée » d’Homère, sorte de très libre improvisation mêlant poésie et fantasmagories mythologiques.
C’est à Isabelle Guiard que je dois l’idée d’y interroger mon « identité Arménienne », en y faisant une part belle à la musique. S’ouvre alors une nouvelle période de collaboration qui se traduit par l’écriture du texte de la pièce intitulée « Le concert Arménien ou le proverbe Turc ».
Créé en 2006 au Théâtre Berthelot de Montreuil et mis en scène par Serge Avedikian,
il est programmé au Festival d’Avignon en 2007 dans le cadre de « l’Année de l’Arménie en France »,
puis « tourne » en France durant les 3 années qui suivent.
Dès l’origine, cependant, mon plus grand désir était de le porter en Turquie et en Arménie.
En 2009, c’est chose faite grâce à mon ami turc Dilaver Erbilgin. Le spectacle est représenté
à 4 reprises en Turquie, une première fois à Diyarbékir, au sud-est du pays, puis 3 fois
au Théâtre Garajistanbul à Istanbul. Il est alors co-produit par l’association turque « Anadolu Kültür », dirigée par l’humaniste Osman Kavala, aujourd’hui incarcéré en Turquie depuis 2017.
Puis en 2010, c’est l’aventure arménienne qui se réalise grâce, cette fois, à mon ami Serge Avedikian. À son instigation, le spectacle est programmé dans le cadre du Festival de la Francophonie à Erevan, ainsi qu’au sein de celui dédié aux « seuls en scène », Armmono.