Poursuivant mon apprentissage accordéonistique, je prête un beau jour l’oreille au son d’un instrument nouveau à mes oreilles, instrument qui me transporte dans un monde parallèle : le piano…
Lorsque, après une année de solfège, je pose mes doigts menus et tremblants sur mon premier clavier, je ressens quelque chose d’incroyablement fort et beau. Je me mets alors à jouer, jouer, jouer, et me prend à rêver d’une carrière de concertiste international …
Alors, à l’âge de quinze ans, et totalement inconscient, je me présente au concours d’entrée de la classe de piano au Conservatoire National Supérieur de Paris. Là, en entendant le niveau des concurrents, mon rêve vole en éclats. En rasant les murs, je prends la poudre d’escampette et erre dans les rues de Paris. En secret, cependant, je fais le serment de trouver un autre moyen d’intégrer un jour ce Temple, à mes yeux, de la Musique.
Entre-temps, je découvre, via l’accordéon, une autre musique, celle de mes racines, et accompagne durant plusieurs années des troupes folkloriques arméniennes. Je découvre ainsi les instruments, mélodies et rythmes traditionnels, mais aussi, ma famille aidant, la musique liturgique arménienne, qui m’émeut profondément.
Parallèlement enfin, j’accompagne les spectacles de l’Atelier-Théâtre de mon lycée. Avec un bonheur certain, je finis par franchir le pas qui me sépare de la comédie et joue Boris Vian, farces du Moyen-Age et créations de mes camarades.
Mon choix cependant se portera, dans un premier temps, sur la musique.